Un abri minimaliste en MYOG : Le poncho-tarp et quelques accessoires

Chère Lectrice, cher Lecteur,

J’adore les tarps. A partir d’un simple rectangle en toile, il est possible de monter rapidement un abri, pouvant adopter plusieurs configurations intéressantes, d’un simple pare-soleil à un abri quasiment fermé.

On trouve aujourd’hui sur le marché des tissus techniques performants, qui permettent de constituer, avec quelques cordelettes, un « abri de secours » léger et compact, qui a sa place dans tout sac à dos de randonnée, de bushcraft ou d’évacuation.

Je vous présent aujourd’hui un petit kit que je viens de constituer.

Quel but et quelles utilisations ?

Mon but avec ce kit est d’avoir un abri minimaliste et ultraléger. Je veux pouvoir le transporter avec moi dans mon sac de trail quand je fais des sorties longues.

Je me base sur un poncho-tarp en silnylon que je possède depuis quelques années, et que j’ai déjà eu l’occasion de porter deux ou trois fois en montagne lors d’un épisode de pluie ou de vent. 

Je veux pouvoir transformer facilement le poncho-tarp en abri fixe, si la situation météorologique se dégrade au point qu’il est plus sûr de rester abriter, ou si en cas de fatigue ou de blessure je dois m’arrêter (ou protéger un compagnon de course).

Le silnylon

Je vous ai déjà parlé du silnylon dans ma lettre sur le MYOG (Make Your Own Gear !). 

C’est un tissu de nylon, imprégné de silicone pour le rendre étanche. Il est léger et se compacte bien. On le trouve en variante ripstop, ce qui augmente sa résistante à la déchirure. Et en cas de pépin, on trouve quand même facilement des rubans adhésifs adaptés à sa réparation

Le silnylon est imperméable, mais « colle » facilement aux habits et à la peau quand il est humide.

Je dois admettre qu’en mode poncho, ce n’est pas forcément très agréable à porter sur la peau nue. Mais c’est certainement mieux que d’être complétement détrempé par une grosse averse.

En mode poncho

Il s’agit donc d’un poncho-tarp de la marque Nigor, en silnylon ripstop 15D. 

Je possède ce poncho depuis plusieurs années. A vrai dire, aujourd’hui je ne le rachèterais pas, mais je le fabriquerais moi-même à partir d’un morceau de silnylon. C’est extrêmement simple à coudre…

Le poncho est doté d’un capuchon avec cordon d’ajustement, et plusieurs points d’attache latéraux pour fermer les côtés quand on passe du mode tarp au mode poncho, ce qui garantit également une bonne aération. 

A l’avant, le pan de tissu pend jusqu’en dessous des genoux. A l’arrière, on peut raccourcir le pan de tissu en le repliant sur lui-même pour éviter qu’il frotte. 

Le poncho est assez grand pour couvrir aisément un gros sac à dos, ce qui est très intéressant pour protéger son matériel.

J’y ai rajouté un ceinture en cordelette élastique, parce que si je l’utilise en trail, je ne veux pas qu’il « pendouille » trop, au risque qu’il s’accroche dans la végétation.

Le poncho seul pèse 170g.

Le poncho-tarp de Nigor, en mode poncho – source www.nigor.eu

En mode tarp

Je vous présente ci-dessous les éléments permettant de transformer le poncho en abri de fortune.

Le kit complet :

Le kit complet, sur un petit sac à dos

Les éléments suivants composent le kit :

  1. Un tapis de sol en polycro
  2. Deux sardines en « Y », aluminium
  3. Deux sardines « clous », titane
  4. Deux boucles en cordelette dyneema diamètre 2mm
  5. Deux « evo-loops » en cordelette dyneema diamètre 2mm
  6. La ligne principale en dyneema 4mm, longueur 5m
  7. Le poncho tarp

Le kit complet pèse environ 370g.

 

La ligne principale

La ligne principale est en dyneema 4mm et fait 5m de long. J’ai créé une boucle par épissure à chaque bout, ce qui me permet de former rapidement une tête d’alouette autour d’un tronc ou d’une branche, sans me soucier de faire un nœud des deux côtés.

La résistance à la rupture de la cordelette dyneema sans nœud est de 1’300 kg…on peut donc mettre une très forte tension sur celle-ci, garantissant ainsi que la ligne principale soit bien raide.

 

Les sardines

J’ai deux types de sardines ultralégères, ce qui me permet d’adapter au type de sol rencontré.

Les premières sont en forme de « Y », mesurent environ 15cm de long et pèsent 8.5g chacune. 

Sardine en « Y » - source www.zpacks.com

Leur forme permet de bien reprendre la tension, en orientant la face « plate » face à la charge. Idéal pour les sols tendres. Elles résistent également bien à la torsion.

A noter qu’il existe maintenant de très nombreux fournisseurs de sardines en Y en aluminium, la forme s’étant largement répandue sur le marché.

Les deuxièmes sont des clous en titane, mesurent également 15cm, et pèsent 14g chacune. 

Clous en titane – source www.vargooutdoors.com

Le titane est un métal incroyablement léger et résistant, et la géométrie du clou permet de l’enfoncer en tapant dessus. Idéal pour les sols durs.

La « footprint » ou tapis de sol

Mon tapis de sol ultraléger est un morceau de polycro de 244 x 102 cm, et pèse 34g.

Le polycro est un film plastique initialement développé pour l’emballage industriel (il est thermo-rétractable), et comme film d’isolation pour fenêtre. On le trouve autant sur des sites spécialisés en matériel ultraléger (p.ex. ici), qu’en magasin de bricolage/construction (p.ex ici là).

On le désigne aussi sous le nom de « polycree » ou « polyoléfine (réticulée) multi-couches »

Il est extrêmement léger, étonnamment résistant, est évidemment imperméable.

Attention, ça reste toutefois un film plastique d’une épaisseur de 19 micromètres…et il peut être sensible au poinçonnement ! Je veille donc toujours à dégager au maximum les cailloux pointus ou branches qui dépassent avant de l’utiliser.

Ma préférence va généralement aux footprints en tissu ripstop pour mes tentes « normales » et en Tyvek pour mes tentes ultralégères, et je garde le polycro pour mon kit minimaliste.

Le montage

Pour le montage, je commence par tendre la ligne principale entre deux supports, 

Je l’accroche d’un des côtés grâce à la boucle permanente, et de l’autre, je la mets en tension avec un « trucker’s hitch » ou nœud du camionneur.

La ligne principale mise en tension grâce à un trucker’s hitch

J’utilise ensuite les deux boucles et les deux « evo-loops » ainsi :

  • Je monte les deux boucles sur les passants centraux de la tarp en faisant une tête d’alouette
Têtes d’alouette sur les passants de la tarp
  • Avec les « evo-loops » je fais un nœud de Machard sur la ligne principale, de part et d’autre d’où viendra la tarp. Je pourrais aussi faire un Prussik, mais le nœud de Machard est plus facile à faire
  • Je viens ensuite faire une tête d’alouette avec la première boucle sur le nœud de bouton de l’evo-loop.
  • Je peux maintenant mettre en tension le tout en coulissant les Machards sur la ligne principale, puis en fixant les quatre sardines au sol.


Avec quelques ajustements, j’obtiens le bon équilibre de tension sur la tarp.

Mise en tension, notez, l’angle de la ligne principale !

Je dispose ensuite le tapis de sol en polycro, et me voilà installé dans un abri discret !

Montage final !

Quelques remarques

  • Vous pouvez très bien utiliser un nœud de Prussik à la place du Machard
  • La tarp pourrait être disposée en longueur, ou d’un seul côté de la ligne principale si je voulais me coucher complètement à l’abri
  • Comme pour tout poncho-tarp, il faut toujours faire attention à bien fermer le capuchon, pour éviter que la pluie ne s’engouffre dans votre abri 

Pour finir

Si ce type d’abri minimaliste vous plaît, je vous encourage à constituer votre kit vous-même. Vous pouvez coudre le poncho-tarp très facilement, assembler les boucles en cordelettes dyneema par épissure et vous procurer du film polycro en magasin de bricolage. 

 

Allez dehors et essayez !

Sylvestre Grünwald

Signature de Sylvestre

3 réponses

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *