Le bivouac du mois de septembre – Partie 2

Chère Lectrice, cher Lecteur,

Voici la deuxième partie de mon récit relatant le bivouac du mois de septembre avec ma fille Sidonie.

Après un début de nuit perturbé par des malotrus, je dors quand même quelques heures plus paisibles jusqu’au matin, alors que Sidonie passe une excellente nuit.

Je vous relate aujourd’hui notre déjeuner, le repli du camp et notre retour à la maison.

Au réveil

Nous émergeons du sommeil vers 6h du matin. Sidonie vient se blottir contre moi (c’est l’avantage des quilts), et finalement je lui laisse ma place au chaud pendant que je commence à préparer le déjeuner.

bivouac tente
Bien au chaud pendant que papa prépare le déjeuner

Si vous avez lu mes chroniques précédentes, vous aurez déjà deviné ce que nous avons mangé ce matin-là…eh oui, du porridge ! 

Je retourne chercher du petit bois pour alimenter mon hobo stove. J’avais repéré hier qu’il en restait beaucoup aux endroits où je me suis servi et il ne me faut guère de temps pour en récolter en suffisance.

Hier soir, j’ai déjà fait chauffer 800ml d’eau, que j’ai conservée dans un thermos pour la nuit. Je gagne donc du temps ce matin en ne démarrant pas avec une eau froide. 

La veille, je me suis éloigné du camp d’une centaine de mètres pour essayer de trouver de l’eau. Je sais qu’il y a une zone très marécageuse un peu plus loin sur le chemin, et j’espérais y trouver un écoulement, ou au moins une flaque suffisamment grande pour que je puisse y prélever de l’eau facilement. J’ai dû déchanter…le terrain était très sec. Autour d’un vieil abreuvoir désaffecté, le terrain est complètement labouré par les sabots des vaches, et c’est dans une empreinte de bovidé que je trouve finalement un peu d’eau libre dégorgeant du terrain. Je remplis ma poche à eau en créant une gouttière avec ma pelle. Au bout de 10 minutes, j’ai péniblement récolté un petit litre d’eau.

De retour au camp, je l’ai immédiatement passée dans mon filtre Lifestraw, et ai pu re-remplir une de mes gourdes. 

Au matin, j’ai donc bien assez de liquide à bouillir pour hydrater deux bols de porridge et deux tasses de thé. J’aime tellement mes bols pliables, que j’ai fini par en fabriquer des nouveaux grâce à des plaques de polypropylène. Le bol bleu sur la photo ci-dessous est le « fait-maison », le vert est l’original.

déjeuner bivouac
Prêts à déjeuner !

Pliage du camp

Une fois notre porridge consommé, je rince et nettoie nos bols pliables et nos sporks, puis je commence le repli du camp.

Je procède toujours à peu près dans le même ordre :

  1. Rangement de tous les accessoires de cuisine 
    1. Sécher la popote, remettre la bonbonne de gaz et le réchaud de secours dans la popote, bien emballés dans un chiffon pour que ça ne ballotte pas
    2. Organiser dans le sac de rangement les bols, sporks, hobo stove, popote et tasses, fermer le sac
    3. Rassembler les déchets (mettre tout à plat dans un ziplock), les restes de nourriture, les organiser dans leur sac de rangement
  2. Rangement des affaires de couchage
    1. Ouvrir les sacs de couchage, et les « bourrer » dans leurs sacs de compression en commençant par le pied du sac (ne pas les plier ou les rouler !)
    2. Fermer et comprimer les sacs
    3. Dégonfler les matelas gonflables, les rouler une première fois grossièrement valve ouverte, puis fermer la vanne et les re-rouler très soigneusement, rouvrir la vavle à la fin s’il reste encore un peu d’air. Puis les glisser dans leur sac de rangement
  3. Ranger ses habits
    1. Rassembler tous les vêtements qui ne seront plus portés avant le soir, ou pas immédiatement nécessaires durant la journée
    2. Les ranger dans leur sac de compression, fermer et comprimer celui-ci
  4. Plier la tente
    1. Selon votre modèle de tente, décrocher d’abord la tente intérieure pour plier celle-ci en restant sous le couvert de la tente extérieure
    2. Si vous avez une footprint (pas comme moi ce jour-là !), la secouer, et profiter également du couvert de la tente extérieure pour la plier
    3. Retirer toutes les sardines, les compter et les ranger dans leur sac
    4. Replier proprement toutes les cordelettes de tension (bobines !)
    5. Secouer la toile de la tente extérieure et replier-la 
    6. Ranger le tout dans la housse de transport
  5. Remplissage du sac à dos
    1. Au fond, les sacs de couchage (ici le mien et celui de ma fille), matelas, oreillers…
    2. Puis les habits dans leur sac de compression
    3. Puis la nourriture et les affaires de cuisine
    4. Selon votre sac et dans la mesure du possible, resteront à l’extérieur du sac dans les poches périphériques :
      1. La tente
      2. Les mâts/poteaux, bâtons de marche…
      3. Les gourdes
      4. La veste, coupe-vent, couche chaude supplémentaire…
affaires bivouac
Nos affaires, emballées dans leus sacs de transport ou de compression, prêtes à être mises dans les sacs

Ce jour-là, ma fille transportait dans son propre sac :

  • Son matelas gonflable
  • Son oreiller
  • Ses habits
  • Une gourde de 1 litre
  • Une tasse
  • Une patte Kula Cloth pour s’essuyer

Une fois que j’ai tout empaqueté, je vérifie une dernière fois partout sur le camp s’il reste quelque chose au sol, accroché à une branche ou derrière une bûche.

deux sacs backpack bivouac
Nos deux sacs, prêts à être endossés

J’utilise depuis quelque temps un nouveau sac à dos. J’ai longtemps cherché un sac à dos d’un volume d’environ 60 litres, modulable à souhait, le plus léger possible et le plus confortable possible. Mes recherches m’ont conduit vers la marque Granite Gear, spécifiquement le modèle Blaze 60.

Il correspond parfaitement à mes besoins, car il offre un volume modulaire (en resserrant plus ou moins les sangles périphériques, en utilisant ou pas les poches latérales et dorsales, en remplissant plus ou moins le haut du sac…). En plus j’adore son coloris discret.

Ce sac pèse environ 1’300g. C’est parmi les plus légers parmi les sacs à dos rigides et il est fabriqué en Robic 210d renforcé d’un maillage en Dyneema.

randonneur
Volume adapté , confort, couleur discrète…tout pour plaire

Retour à la voiture

Nous pouvons nous mettre en route.

Pour rentrer au véhicule, nous empruntons un autre chemin qu’à l’aller, afin de faire une boucle. Nous avons environ 20 minutes de montée bien raide pour arriver sur un grand plateau herbeux. C’est un endroit mythique au pied du Mont d’Or, ou j’adore passer depuis que je suis enfant. La vue sur le Massif des Diablerets est imprenable.

randonnée valée

L’air est frais, mais le soleil de septembre reste généreux, et nous réchauffe dès que nous passons la crête après la montée. 

randonnée sentier

Au milieu du plateau herbeux, nous coupons droit en bas le pré pour rejoindre la route forestière. Ce faisant, nous passons à côté d’un alpage, où le propriétaire prend tranquillement sa douche au grand air dans une cabine improvisée. Il a fabriqué une sorte de boiler sur un fourneau à bois, et profite ainsi de la vue en prenant soin de son hygiène. 

Nous nous arrêtons un moment pour discuter avec lui, et il est enthousiasmé d’apprendre que je suis sorti chaque mois avec ma fille pour camper. Il est content qu’il y ait encore des parents qui prennent le temps de familiariser leurs enfants avec la nature et de les éloigner du confort de la maison de temps en temps.

Nous poursuivons un peu plus loin dans les pâturages, jusqu’à notre véhicule. J’adore ces moments dans la nature…dès que je suis en mouvement dans les bois ou à la montagne je suis vraiment détendu, et ce sont toujours des instants privilégiés avec ma fille.

Un peu de fromage avant de rentrer

Avant de rentrer à la maison retrouver ma compagne et mon fils, nous nous arrêtons encore pour un achat gourmand. Il y a sur le chemin du retour une ferme qui produit un délicieux gruyère d’alpage, et quelques autres spécialités, et je m’y arrête quand je peux pour acheter directement à la fromagère.

Ce matin-là nous jouons de chance, puisque c’est justement l’heure de la fabrication. Nous assistons à la fin du caillage du lait, qui se fait encore dans un gros chaudron en cuivre, sur le feu de bois. Ma fille peut déguster le petit lait encore chaud, et la pâte du fromage avant qu’elle ne soit pressée et salée.

petite fille fabrication fromage
Un petit coup d’œil sur la fabrication du fromage

Nous voyons la fromagère et son assistant sortir la pâte du chaudron (près de 50kg !) avant de le disposer dans le moule qui forme la meule, sous la presse.

Nous repartons avec quelques bons produits, heureux du bon moment passé ensemble !

J’espère que cette deuxième partie de notre sortie du mois de septembre vous a plu, et qu’elle vous inspirera à sortir près de chez vous (même si c’est simplement pour aller déguster un morceau de fromage) !

Malgré la nuit pénible, j’ai comme à chaque fois énormément apprécié mon bivouac. Ce confort et cette aisance viennent avec l’habitude et la familiarité avec le matériel, son utilisation et son rangement. Avec un minimum de rigueur et d’organisation, les « corvées » du camping sont simplifiées et vite résolues.

Quant à ma fille, elle m’étonne toujours quant à sa facilité d’adaptation aux conditions en mode bivouac, et à sa capacité à dormir comme une souche en toutes circonstances !

 

Allez dehors, et essayez !

 

Sylvestre Grünwald

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *