Chère Lectrice, cher Lecteur,
Dans une chronique précédente je vous ai parlé du hobo stove, ce petit réchaud à bois portatif qui vous permet de combiner un combustible souvent abondant (le bois) avec l’efficacité supérieure d’un réchaud par rapport au feu de camp.
Je vous avais expliqué le principe de base, et évoqué quelques modèles.
Aujourd’hui je reviens sur un modèle classique, qui a été pour moi LA référence pendant de nombreuses années. Depuis lors, j’ai vu des modèles moins bien et des modèles mieux, mais j’en reviens encore souvent à l’utilisation de celui-ci : le Künzi Magic Flame NG+ !
Le produit
Le Künzi Magic Flame NG+ (on dira le Magic Flame pour la suite de cette chronique…) est un réchaud à bois pliable en acier.
C’est un produit suisse, développé par Roland Künzi.
Il est fabriqué en tôle d’acier inoxydable, fait environ 11cm x 11cm de côté et 15cm de haut déplié, et 11cm x 15cm par 1cm d’épaisseur une fois plié.
Il pèse environ 500g.
La version « NG+ » du Magic Flame est une évolution d’un modèle précédent, qui comporte quelques optimisations.
Il permet de brûler des brindilles, bâtonnets et bûchettes d’environ 10cm de long, des pives ou des pommes de pin, des bouses de yak séchées, ou d’y disposer un réchaud à alcool ou à gaz.
Ses défauts
Je commencerai par lister ses défauts (comme ça, c’est fait).
(In)disponibilité
Son premier défaut, et c’est le principal, c’est qu’il n’est plus disponible à la vente, Roland Künzi ayant apparemment disparu d’internet, et cessé la commercialisation de ce produit.
Malgré cet écueil majeur (vous n’arriverez peut-être jamais à vous en procurer un !), je me permets quand même d’en faire une chronique, tellement le produit est bon.
Si à tout hasard vous tombez dessus sur un site de petites annonces, dans une brocante, ou chez un ami survivaliste qui liquide son matériel : prenez-le de suite !
Poids
Il ne faut pas se voiler la face : c’est du lourd ! Avec un peu plus de 500g, on n’est pas vraiment dans l’ultralight, et le Magic Flame ne boxe pas dans la même catégorie que les réchauds à gaz minimalistes que l’on peut trouver sur le marché (dans une prochaine chronique, je vous parlerai du réchaud à gaz le plus léger que je possède, qui est près de 10x plus léger hors combustible).
Ce surpoids est compensé par le fait qu’il n’y a pas besoin de transporter son combustible pour utiliser ce réchaud. Le point de bascule par rapport à un réchaud à gaz ou à alcohol se fait à partir d’un certain nombre de jours (et donc d’un certain nombre de bombonnes ou de bouteilles).
Inertie thermique des tôles
C’est un défaut inhérent à tous les réchauds à bois : du fait qu’on y allume un feu, il n’est pas possible, contrairement aux réchauds à gaz, de l’éteindre immédiatement. De plus, les tôles qui le composent gardent la chaleur pendant quelques minutes, même après avoir retourné le réchaud pour en enlever les braises.
Tiges métalliques
Un autre reproche que je peux faire au Magic Flame découle de la nécessité d’utiliser deux tiges métalliques en « U », qui se glissent à travers les parois une fois le réchaud déplié.
Ces baguettes servent de support pour rigidifier le réchaud, et permettent de poser des popotes de petit diamètre (ou une cafetière italienne à une tasse) au centre du réchaud.
Comme elles ne sont pas attachées directement au réchaud…elles se perdent facilement !
C’est ce qui m’est arrivé après environ trois ans d’utilisation, et j’ai galéré pour retrouver des tiges pouvant jouer le même rôle, et supportant la chaleur sans se déformer.
Ses qualités
Compacité
C’est à mes yeux son principal avantage. Plié, il ne fait plus qu’environ 1cm d’épaisseur et se glisse aisément dans un sac, le long du dos, ou même dans une poche latérale.
Contrairement à d’autres réchauds à bois cylindriques, ou à une cartouche de gaz, il occupe donc très peu de place.
Robustesse
Le Magic Flame c’est du costaud ! Les tôles en acier et les charnières sont extrêmement résistantes, même en appuyant fortement sur le réchaud une fois plié. Elles peuvent se déformer un peu à cause du choc thermique si on refroidit brutalement le réchaud (par exemple en l’éteignant avec de la neige), mais cela ne gêne pas du tout le fonctionnement du réchaud, et les tôles s’équilibrent à la prochaine utilisation.
Je ne compte pas non plus le nombre de fois ou le réchaud s’est pris des coups, ou est tombé au sol, sans dommages.
Stabilité
De par sa taille conséquente (11cm par 11cm déplié), le réchaud est très stable, et facilite donc la cuisson de plats où il faut remuer de temps en temps (ragoûts, œufs au plat dans une poêle…). Contrairement à certains réchauds à gaz ou j’ai constamment la crainte que ma casserole se renverse, je n’ai pas ce souci ici.
Répartition de la chaleur
Une caractéristique de ce réchaud, également due à la taille généreuse de son foyer, est que la chaleur est bien répartie sous toute la surface de la popote ou de la poêle que vous utiliserez. A nouveau c’est un avantage important si vous devez cuisiner autre chose que de l’eau bouillante, puisque vous évitez le phénomène de « point chaud » qui apparaît avec les plus petits réchauds à gaz ou certains réchauds à bois plus petits.
Versatilité
Il est possible au besoin d’insérer un réchaud à alcool dans le Magic Flame, en posant celui-ci sur les tiges métalliques de renfort, et d’utiliser la structure du Magic Flame pour y poser sa popotte. Si vous pensez ne pas trouver systématiquement du bois lors de votre bivouac, vous emporterez alors par prudence un réchaud à alcool minimaliste et une petite bouteille de combustible, au besoin.
Bilan global et profil d’utilisation
Ce réchaud à bois ne rentre pas strictement dans une optique « randonnée ultra-légère », quoique l’on puisse argumenter qu’à partir d’un certain nombre de jours de randonnée, le poids total du gaz ou de l’alcool pour un réchaud classique pèse plus que le poids propre du Magic Flame…
Il permet d’utiliser des morceaux de bois de petite taille, et ne pourrait même fonctionner qu’avec des brindilles et des branches.
Evidemment, si vous pensez randonner ou bivouaquer au-dessus de la limite des arbres, dans le désert ou en Islande, ce réchaud et son combustible ne seront peut-être pas votre premier choix !
A mes yeux, il correspond plus à une utilisation bushcraft, et permet de profiter du combustible abondant qu’est le bois là où les conditions le permettent, sans devoir à chaque fois gérer un feu ouvert dans un foyer.
J’espère que si ma description a suscité votre intérêt, vous trouverez un Magic Flame en deuxième main sur internet ou dans une brocante, et que vous éprouverez autant de plaisir et de satisfaction que moi à l’utiliser.
Si vous n’arrivez pas à mettre la main dessus, rassurez-vous : il existe d’autres modèles de hobo stove intéressants, que je passerai en revue dans des chroniques suivantes.
Allez dehors, et essayez !
Sylvestre Grünwald
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