Chère Lectrice, cher Lecteur,
Vous avez lu mon article sur le site d’Apprendre Préparer Survivre ?
J’espère que vous êtes convaincu que le nœud de chaise est un nœud simple et efficace pour former une boucle ?
Vous savez le faire les yeux fermés, la tête en base, avec les mains derrière le dos ?
Voyons maintenant ensemble comment le sécuriser !
Avant de commencer, un peu de vocabulaire et de contexte.
On nomme le dormant la partie de la corde qui ne bouge pas et le courant le bout de la corde qui circule. Le ballant c’est le bout de corde entre les deux.
En repliant une courte longueur du courant le long du dormant sans les croiser, on obtient une ganse.
Si l’on forme une boucle en croisant le courant et le dormant (donc une ganse fermée), c’est un tour.
Pour vous aider, j’ai utilisé sur mes photos trois traits et couleurs différentes :
En rouge, le mouvement à réaliser durant cette étape ; en tiret jaune, la position précédente de la corde ; et en orange foncé, une mise en évidence des boucles sous lesquelles il faut passer.
A noter : je suis gaucher ! Si vous êtes droitier et que cela vous semble plus confortable, vous pouvez tout à fait réaliser ces nœuds en miroir.
On a vu dans l’article précédent comment former le nœud de chaise.
Je vous avais dit qu’il souffrait d’un défaut : il se défait facilement lorsqu’il n’est pas chargé et qu’il est soumis à des secousses. C’est une des raisons pour laquelle ce nœud, pourtant bien plus simple et plus rapide à nouer que le nœud de 8, n’est pas du tout utilisé pour l’assurage en escalade.
Je vais vous présenter deux manières de remédier à ce défaut.
Première méthode – Rajout d’un nœud étrangleur
Voici les 7 étapes pour compléter le nœud de départ
- En formant le noeud de chaise, on veillera d’abord à créer un brin assez long au bout du courant, afin d’avoir de la corde en suffisance pour le nœud étrangleur

- On passe le brin (qui devient le courant) à l’intérieur de la boucle, et on le fait ressortir sous celle-ci, vers soi

- On crée une première boucle en enroulant le courant autour du dormant, de l’extérieur à l’intérieur.

- On crée une deuxième boucle par-dessus la première, en croisant les brins, toujours de l’extérieur à l’intérieur

- On passe maintenant le courant dans les deux boucles qu’on vient de former, en allant du nœud de chaise jusque vers la boucle (soit de gauche à droite, dans l’illustration ci-dessous)

- On peut maintenant serrer le nœud en tirant simultanément sur le dormant avant le nœud de chaise et sur le courant qu’on vient de passer dans les deux boucles

- On vérifie que le nœud d’étranglement est bien fait : d’un côté du nœud, les brins sont croisés, et de l’autre ils sont parallèles


Deuxième méthode – Variante Yosemite
- Pour cette deuxième variante, on part à nouveau d’un nœud de chaise de base, avec un brin final assez long.
- On fait ici aussi ressortir le courant de la boucle par-dessous, vers soi

- On fait revenir le courant dans la boucle, pointant en direction du nœud de chaise (soit vers la gauche dans l’illustration ci-dessous)

- On fait maintenant passer le courant sous le 2e brin de la boucle, et à travers le nœud de chaise, en le faisant longer le dormant

- On peut maintenant procéder au serrage final du nœud. Celui-ci se fait en deux étapes. On serrera d’abord le nœud de chaise proprement dit (1), puis l’attache Yosemite en second (2)



Étape 5 – Serrage final du noeud
Voici donc deux manières de sécuriser cet excellent nœud. La variante Yosemite a ma préférence, car elle est plus simple.
Retenez toutefois aussi la variante avec le nœud d’étranglement, car je vous reparlerai de ce nœud dans une autre lettre !
Allez dehors et essayez !
Sylvestre Grünwald
