Chère Lectrice, cher Lecteur,
Vous le savez, j’adore les couteaux.
D’une part pour leur côté fonctionnel, évidemment, mais également pour l’aspect esthétique.
Quand un couteau allie bonne qualité, forme pratique pour le buschcraft, un look qui me plait et une histoire intéressante, je suis forcément intéressé !
Je vous parle donc aujourd’hui du Schnitzel Tri, le grand frère du Schnitzel Du.
Unu, Du, Tri
La gamme Schnitzel
Je vous avais présenté dans une précédente chronique le couteau que j’ai offert à ma fille pour ses 6 ans : le Schnitzel Du (prononcer « dou »).
Le concept du Du, c’est d’avoir un «vrai» couteau bushcraft de bonne qualité, mais adapté aux petites mains des enfants.
Le Du c’était la deuxième création de Schnitzel, après le Unu, lui-même modèle « premier âge » de la gamme, avec un bout arrondi et une poignée encore plus petite.
Unu, Du…Tri !
Le Tri c’est donc la version adulte des deux couteaux précédents : un couteau bushcraft, fonctionnel, solide, bon marché et de bonne facture. Il est issu du constat du designer de Schnitzel que les deux couteaux précédents étaient quand même vachement bien, et qu’il serait cool d’en faire aussi un pour les adultes !

Les détails du couteau
Forme de la lame et usages préférés
Le Tri a une lame de type drop-point (lame bourbonnaise en français, apparemment !). C’est une forme classique pour les couteaux bushcraft. Cette forme de lame se caractérise par :
- Le dos de la lame descendant avec un léger angle descendant du manche vers la pointe du couteau
- Une lame avec une section droite, puis un arrondi relativement marqué (le ventre) remontant vers la pointe
- Une épaisseur de lame restant assez importante jusque vers la pointe
Ces trois caractéristiques donnent une lame robuste à usage universel.

Un couteau à lame drop-point ne sera pas un couteau spécialisé pour percer ou poinçonner, ni un couteau de combat, mais plutôt un couteau « outil » pour couper, trancher, bâtonner ou comme levier.
Pour revenir sur le bâtonnage, la robustesse des lames drop-point les rendent particulièrement adaptées.
La soie est intégrale, c’est-à-dire qu’elle forme l’entier du manche, ce qui confère également une grande force au couteau

En fait, c’est la forme de lame la plus versatile pour le bushcraft ! C’est le « jack of all trades » des américains.
La lame fait 4mm d’épaisseur et 10.4cm de long.
Le dos de la lame a des rainures permettant un bon appui du pouce, et les angle sont suffisamment vifs pour « mordre » dans un firesteel.
Acier
Le Tri utilise un acier Sandvik 14C28N. Il s’agit d’un acier inoxydable développé par le métallurgiste suédois Sandvik. Il ne comporte que 0.62% de Carbone, 14% de Chrome (c’est un acier xxxCrMoxx selon la dénomination AFNOR). C’est un acier à haute dureté et bonne résistance à la corrosion, et son utilisation pour des lames de couteau est une bonne application.
Sur le modèle que je possède, la lame est couverte d’un revêtement de protection noire, mais le couteau est également disponible en inox dépoli (stonewashed).

Poignées
Les poignées sont en G-10, d’une texture agréable et d’une prise en main ergonomique. La garde de doigt près de la lame limite les risques de déraper sur la lame. Au bout de la poignée, un trou permet de fixer une lanière en paracorde.
Les plaques de poignées se démontent très facilement avec une clé hexagonale, permettant leur remplacement ou le lavage intégrale du couteau.
Etui
Le couteau que je possède a été livré avec un excellent étui en kydex, de très bonne qualité et fonctionne. Je suis souvent déçu par les étuis livrés avec les couteaux que je commande, et me retrouve à devoir fabriquer mes propres étuis à la maison. Pas cette fois avec le Tri !

Il semble que depuis ma commande, Schnitzel ait apporté des modifications à son étui : celui-ci n’est plus livré avec une plaque modulaire permettant le montage perpendiculaire ou parallèle à la ceinture, mais avec un étui « dangler » pour laisser l’étui pendre, ce qui est aussi très intéressant.

La distance entre les trous dans l’étui en kydex est « normée », et permet le montage de différents éléments. Il est donc encore possible, avec l’étui actuel, de monter une plaque de base modulaire, que l’on peut trouver chez un fournisseur de matériel tactique (p.ex ici).
Il serait également possible d’y fixer un support pour un firesteel, comme Schitzel le propose pour le Du de ma fille.

Transport et usage
Transport
Pour revenir à la plaque de base modulaire, j’ai pu grâce à celle-ci fixer le Tri sur la bretelle de mon sac de bushcraft. J’aime bien avoir le couteau à portée de main sur la bretelle, vu que l’étui de base qui était livré avec n’est pas un « dangler »…monté sur ma ceinture de pantalon, il arriverait sous la ceinture de hanche du sac, et le port ne serait pas agréable.

Une fois au camp, je peux à tout instant décrocher l’étui du sac pour le mettre à ma ceinture, avec le couteau horizontal au-dessus de mes hanches.
Usage
La point du Tri est d’une finesse adaptée aux petits travaux de taille fins (p.ex finir une point sur un bâton). On peut appuyer le pouce sur le dos de la lame, et celle-ci est épaisse suffisamment loin du manche pour que la surface d’appui soit bonne

Pour les travaux plus lourds comme le batonnage, les 4mm d’épaisseur de la lame se prêtent parfaitement à cela. On utilisera alors la section droite de la lame, plus près du manche. La prise en main de la poignée en G-10 est agréable. L’épaisseur de plaquette, et le rayon d’arrondi du chanfrein de leurs arêtes sont bien adaptés

Pour en savoir plus
Si ce couteau vous intéresse, je vous laisse découvrir le site web de Schnitzel Germany.
Le couteau est disponible à la vente sur des sites comme Yonc pour environ 75 CHF(en Suisse) ou la Coutellerie Tourangelle pour environ 70 euros (en France).
Après avoir découvert cette marque en offrant un joli cadeau à ma fille, je me suis également fait plaisir en acquérant le Tri.
C’est un excellent investissement pour son rapport qualité / prix : un couteau solide, simple, fonctionnel, d’une bonne prise en main. Un couteau versatile, idéal pour le bushcraft et à un prix tout à fait raisonnable.
Si vous cherchez un couteau bushcraft pour démarrer (ou simplement pour compléter votre collection), je vous recommande de vous intéresser au Tri.
Allez dehors, et essayez !
Sylvestre Grünwald
